Les salons gastronomiques n’ont jamais été aussi fréquentés : selon l’institut Xerfi (2024), la fréquentation mondiale a bondi de 18 % en un an. À Lyon, le Sirha a réuni 208 000 visiteurs et 4 700 exposants en janvier dernier, un record absolu depuis sa création en 1983. Autrement dit, la planète food se donne chaque année rendez-vous sous nos halls illuminés. Vous cherchez saveurs inédites, innovations durables et rencontres mémorables ? Suivez le guide, j’enfile mon badge presse et je vous fais goûter les coulisses.
Tour d’horizon des grands salons gastronomiques 2024
Chaque saison, quelques rendez-vous règnent en maîtres sur la scène culinaire.
- Sirha Lyon (France) – 23 au 27 janvier 2025 : temple des métiers de bouche, berceau du Bocuse d’Or et du Pastry World Cup. L’édition 2023 a généré 1,1 milliard € de retombées économiques pour la métropole.
- Taste of Paris (Grand Palais Éphémère) – 8 au 11 mai 2025 : 30 restaurants éphémères, chefs étoilés comme Anne-Sophie Pic ou Pierre Sang. Ticket moyen : 22 €.
- Identità Golose (Milan) – 9 au 11 mars 2025 : 100 masterclass, focus Italie durable.
- Madrid Fusión – 27 au 29 janvier 2025 : le laboratoire des techniques avant-gardistes, avec Dabiz Muñoz en vedette.
- Singapore Food Festival – août 2025 : 500 000 visiteurs, cuisines de rue et réalité augmentée.
Anecdote de terrain : en 2022, j’ai interviewé une productrice de vanille réunionnaise au Sirha. Elle signait son premier contrat export avec un chef de Tokyo… sur un coin de stand, la larme à l’œil. Voilà la magie de ces foires gourmandes.
Quelles tendances émergent vraiment dans les salons gastronomiques ?
Les communiqués promettent souvent la lune. Quels phénomènes tiennent la route ?
Protéines alternatives, oui… mais locales
En 2024, 62 % des prototypes présentés au Salon International de l’Alimentation (SIAL) valorisaient légumineuses françaises. D’un côté, la farine d’insectes séduit les médias ; mais de l’autre, le pois chiche de Lozère reste plus acceptable pour le consommateur.
Tech & traçabilité
Blockchain sur le fromage de brebis, QR code “harvest-to-plate” chez Valrhona : la transparence devient un critère d’achat. L’UNESCO rappelait déjà en 2010 l’importance du patrimoine gastronomique dans l’identité culturelle ; la tech vient désormais le certifier.
Sobriété emballage
Au Taste of Paris, 80 % des stands ont adopté les contenants réutilisables NextTrip (statistique 2024). Moins de plastique, plus de compostage : les festivals suivent la loi Agec à marche forcée.
Montée en puissance des chefs engagés
Cheffe Maria Candioti a cuisiné 100 % invendus au dernier Sirha Green. Son motto : “Pas d’étoile qui brille sur une planète polluée.” Une punchline qui résonne.
Dans les coulisses : organisation, durabilité et enjeux économiques
Organiser un événement gastronomique, c’est équilibrer plaisir et logistique chirurgicale.
La guerre des mètres carrés
Au Parc des Expositions Eurexpo de Lyon, la location se négocie autour de 115 €/m² pour un stand design. Les petits producteurs mutualisent. Je me souviens d’un vigneron ardéchois partageant son espace avec un chocolatier belge : mariage raisin-cacao spontané, deals scellés à coups de poignée de main tachée de cacao.
Recruter des bénévoles polyglottes
Pour Sirha, 2 000 jeunes d’écoles hôtelières assurent le service. À Madrid Fusión, des étudiants Erasmus traduisent en direct les masterclass. La gastronomie devient tour de Babel savoureuse.
Impact carbone sous surveillance
Le festival Omnivore à Paris a publié en 2023 un bilan : 1,9 kg de CO₂ par visiteur, soit −22 % vs 2019 grâce au tri des biodéchets et à l’électricité verte. Les chiffres sont publics ; un progrès bienvenu.
Préparez votre escapade gourmande : mode d’emploi express
Pourquoi réserver tôt ?
Les billets early bird coûtent en moyenne 30 % moins cher. Pour Sirha 2025, le pass pro affichait 60 € en prévente contre 85 € sur place. Les ateliers “cuisine immersive” partent en 48 h.
Comment optimiser sa visite ?
- Sélectionnez trois pôles majeurs (produits, démonstrations, conférences). Au-delà, l’indigestion guette.
- Téléchargez l’appli officielle : plan interactif, notifications de démonstrations live.
- Préparez une “trousse” : carnet rigide (sauces éclaboussent), batterie externe, gourde vide pour les stands d’eau micro-filtrée.
- Bloquez un créneau “off” pour débriefer vos découvertes : les meilleures idées jaillissent loin du brouhaha.
Quelles sont les erreurs à éviter ?
- Arriver affamé : vous goûterez tout et finirez épuisé. Mangez un petit-déjeuner protéiné.
- Oublier les prospects : glissez vos cartes de visite dans une pochette plastique. Sauce soja sur un QR code, c’est mort.
- Négliger les conférences : c’est là que naissent les tendances (et que l’on récupère des goodies éco-chic).
Faut-il privilégier les petits festivals régionaux ?
Absolument. Le Salon de la Truffe de Lalbenque (Lot) ou la Foire au Boudin de Mortagne-au-Perche offrent un contact direct avec l’artisan. Les chiffres paraissent modestes (5 000 visiteurs chacun), mais l’échange est plus profond. Le grand barnum international nourrit l’inspiration, les scènes locales rassasient l’âme.
Réponse éclair : « Comment survivre à trois jours de salon gastronomique ? »
Hydratez-vous, portez des chaussures antidérapantes, alternez sucré et salé, notez tout. Enfin, acceptez le FOMO : vous ne verrez pas tout, et c’est tant mieux. Votre palais vous remerciera.
Je range mon carnet, mes papilles frétillent encore du bouillon thaï déniché chez David Thompson au dernier SIAL. Et vous, quel salon comptez-vous explorer ? Partagez vos envies, vos questions ou vos souvenirs d’éclats de saveurs : la conversation reste ouverte, tout comme la promesse d’une prochaine escale entre recettes de saison, tourisme œnologique et art de la table.

